LA NUIT SERA BLANCHE

THÉÂTRE MUSIQUE
Du jeudi 18 au samedi 27 janvier 2024, du mercredi au samedi à 20h30, dimanche à 17h le même soir Réserver

Lionel González - Le Balagan’ retrouvé

Dostoïevski, une femme suicidée, un monologue intérieur, un prêteur sur gage, une servante muette, un musicien insolite. Une odeur de choux, un frigo boîte à musique, une tache de sang, un lit en fer-blanc, des icônes, un sous-sol.

« Figurez-vous un mari dont la femme, une suicidée qui s’est jetée par la fenêtre il y a quelques heures, gît devant lui sur une table. Il est bouleversé et n’a pas encore eu le temps de rassembler ses pensées. Il marche de pièce en pièce et tente de donner un sens à ce qui vient de se produire, de se « remettre les idées dans le mille ». »

Fédor Dostoïevski introduit ainsi, dans sa note d’auteur, la trame de La Douce. C’est de ce récit que Lionel González s‘est inspiré. Un homme se parle à lui-même, se raconte l’histoire, essaie de découvrir la raison de ce geste désespéré. Ce monologue introspectif le plonge au plus profond de ses souvenirs et l’emporte dans un maelström d’émotions contradictoires. D’abord désordonnée, sa pensée s’organise peu à peu. Le passé qu’il ressasse en une longue bataille intérieure, brutale et bouleversante, le mène à la découverte de la vérité.

Lionel González traverse cette nouvelle dans le présent du plateau et mêle son geste à celui de Jeanne Candel, plastique et performatif, et à celui de Thibault Perriard, musical et sonore, comme invisible qui circule et qui relie. C’est à cette veillée-là que les spectateurs sont conviés.

Durée : 2h

≈ OFFRE DOUBLE SOIRÉE LA NUIT SERA BLANCHE + ROMY PÉTALE :
Pour une place achetée pour l'un, une place offerte pour l'autre :
Vendredi 27 et samedi 26 janvier
– À 20h30, La nuit sera blanche
– À 22h30, Romy Pétale
Réserver

Distribution / Production

D’après La Douce, nouvelle extraite du Journal d’un écrivain de Fédor Dostoïevski

Direction artistique : Lionel González
Conception et jeu : Jeanne Candel, Lionel González, Thibault Perriard
Scénographie : Lisa Navarro
Lumière : Fabrice Ollivier
Costumes : Élisabeth Cerqueira
Collaboration artistique : Chloé Giraud
Adaptation scénographique et construction du décor : Lionel González,
Benoît Laurent
Régie générale : Benoît Laurent, Agathe Pascal
Habilleuse : Sarah Barzic
Remerciements : Marion Bois et Pierre Devérines

Production : Le Balagan’ retrouvé ; Théâtre Gérard Philipe, Centre dramatique national de Saint-Denis
Avec le soutien du Ministère de la culture (DRAC Île-de-France)
Avec le soutien en résidence de création de la vie brève – Théâtre de l’Aquarium
Construction du décor : atelier de fabrication responsable du Théâtre de l’Aquarium

Coréalisation : la vie brève – Théâtre de l’Aquarium

Création au Théâtre Gérad Plilipe, le 6 avril 2022

La presse

« González, Candel et Perriard ont fait le choix d’investir tout l’espace avec ses recoins, ses piliers derrière lesquels disparaître, ses îlots de vie et de travail, chacun le sien. L’accord est parfait, la tension permanente. Imaginez que l’on transporte l’ensemble du Terrier tel qu’il est ici investi par les trois complices, vous aurez quoi ? Une scénographie (merci Lisa Navarro) retorse vouée aux acteurs comme les aime Krystian Lupa. Ce n’est pas affaire d’influence mais de connivence. » Jean-Pierre Thibaudat - Mediapart

« Incarnant lui-même le héros veuf, Lionel González fait siens ses mots, endosse sa peine corps et âme, au point d’insuffler au récit une intensité qui excède les seules rives de la fiction. » Joëlle Gayot - Télérama

« Une densité traversée à plusieurs. » Fabienne Arvers - Les Inrockuptibles

« Improvisant, revisitant les grandes lignes, Lionel González invite à plonger dans la pensée de l’auteur autant que du personnage (…) Un moment de théâtre qui donne à la malheureusement banale tragédie des violences conjugales, une puissance, une grâce qui touche au cœur ! » Olivier Frégaville-Gratian d’Amore – L’Œil d’Olivier

« Un moment de théâtre pur – art de l’acteur, jubilation d’être présent sur la scène, face à un public attentif, maître d’un récit qui le dépasse en même temps qu’il le jugule. » Véronique Hotte – hottello

« La narration est sans cesse contrebalancée par la performance scénique de Jeanne Candel qui hante le plateau dans un jeu de perspectives. (…) La musique de Thibault Perriard suit les battements du corps fiévreux de l’absente. » Sophie Trommelen – Arts mouvants

Biographies

Jeanne Candel
Après des études de lettres modernes, elle entre au CNSAD où elle travaille, entre autres, avec Andrzej Seweryn, Joël Jouanneau, Muriel Mayette et Arpàd Schilling. De 2006 à 2011, elle travaille régulièrement avec Arpàd Schilling en Hongrie et en France dans différents laboratoires. C’est dans cet esprit de recherche qu’elle crée en 2009 la compagnie la vie brève. Elle met en scène : Robert Plankett (Artdanthé, 2010) ; Le Crocodile trompeur / Didon et Énée, co-mis en scène avec Samuel Achache, d’après l’opéra de Henry Purcell et d’autres matériaux (Théâtre des Bouffes du Nord, 2013) ; Le Goût du faux et autres chansons (Festival d’Automne, 2014) ; Orfeo / Je suis mort en Arcadie, co-mis en scène avec Samuel Achache, d’après Monteverdi (Comédie de Valence, 2017) ; Demi-Véronique, ballet théâtral d’après la cinquième symphonie de Gustav Mahler co-créé et joué avec Caroline Darchen et Lionel Dray (Comédie de Valence, 2018) ; Tarquin, drame lyrique composé par Florent Hubert sur un livret de Aram Kebabjian (Nouveau théâtre de Montreuil - CDN, 2019).

En 2016, elle est invitée à mettre en scène Brùndibar de Hans Krasa à l’Opéra de Lyon. En pleine crise sanitaire, elle met en scène Hippolyte et Aricie de Jean-Philippe Rameau, sous la direction musicale de Raphaël Pichon avec l’ensemble Pygmalion (Opéra Comique, novembre 2020) ; Le Viol de Lucrèce de Benjamin Britten, sous la direction de Léo Warynski (Opéra de Paris / Théâtre des Bouffes du Nord, mai 2021). Elle crée en avril 2022 La nuit sera blanche d’après La Douce de Fédor Dostoïevski dirigée par Lionel González, au Théâtre Gérard Philipe – Saint-Denis et collabore au spectacle de Thomas Quillardet, En Addicto, créé au Théâtre La Piscine à Châtenay-Malabry dans le cadre du Festival d’Automne à Paris (2023) ; ces deux spectacles seront présentés dans BRUIT 23/24.

Elle travaille des créations in situ, dont le moteur de création repose sur le fait d’extirper des récits, des histoires inconscientes à partir de lieux préexistants : Nous brûlons (Villeréal, 2010) ; Some kind of monster (Villeréal, 2012) ; Dieu et sa maman créée et jouée avec Lionel Dray (festival Ambivalences, mai 2015) ; TRAP (Comédie de Valence, 2017) ; BAÙBO – de l’art de n’être pas mort créée le 30 janvier 2023 au Tandem - Scène nationale Arras-Douai - Théâtre d’Arras et présenté au Festival BRUIT, en février de la même année.

Depuis 2019, elle co-dirige avec Marion Bois et Élaine Méric le Théâtre de l’Aquarium, lieu de création dédié au théâtre et à la musique.

Lionel González
Lionel González suit l’enseignement du Studio-Théâtre d’Asnières et de l’École Jacques Lecoq (1998-2000). Il intègre ensuite la Compagnie du Studio, dans laquelle il sera à la fois acteur et assistant à la mise en scène. Très vite, il fonde sa compagnie, Le Balagan’ (2000-2004), avec laquelle il entreprend une recherche sur le théâtre masqué. En 2003, il commence à enseigner au Studio-Théâtre d’Asnières. C’est également à cette époque qu’est créé le collectif D’ores et déjà, dont il devient l’un des piliers. Pendant sept ans, ce sont plus d’une dizaine de projets qui voient le jour dont Visages de feu de Marius von Mayenburg, Baal de Bertolt Brecht, Le Père tralalère et Notre Terreur, deux créations collectives. Quand D’ores et déjà est dissout en 2011, il s’exile pendant deux ans pour participer à un laboratoire autour de Luigi Pirandello avec Anatoli Vassiliev.

En 2013, il rejoint Jeanne Candel et la vie brève, notamment pour la création Le Goût du faux en 2014-2015. Il travaille également avec Adrien Béal sur Les Voisins de Michel Vinaver et Le Récit des événements futurs, une création collective.

En 2016, il fonde avec Gina Calinoiu une nouvelle compagnie, Le Balagan’ retrouvé. Ils créent trois spectacles Demain,tout sera fini (une adaptation du Joueur de Fédor Dostoïevski), Les Analphabètes, une création d’inspiration cinématographique, et La nuit sera blanche, une adaptation de La Douce de Dostoïevski.

Parallèlement, il développe une activité de transmission en solo (Studio-Théâtre d’Asnières, Chantiers Nomades) ou avec Jeanne Candel (CDC Toulouse, ESAD, Chantiers Nomades).

Depuis quelques années, il travaille à l’ouverture d’un lieu à Vitry-sur-Seine, dédié à la recherche et la transmission de l’art de l’acteur. Il est également praticien Feldenkrais.

Thibault Perriard
Au cours de ses études (Licence de musicologie à Paris- Sorbonne, CFEM d'analyse classique, DEM de batterie, DEM de Formation Musicale, CNSM de Paris), Thibault Perriard se spécialise dans le jazz et les musiques improvisées. Batteur du 5tet OXYD (Django d'Or en 2010, lauréats Jazz à Vienne et Trophées du Sunside où il décroche en tant que soliste une Mention spéciale du jury) il s'investit particulièrement au sein du collectif parisien Onze heures Onze.

Guitariste et chanteur lead du groupe TOMBOY, il signe avec P.M.Barbier les génériques des films Guillaume à la dérive de S.Dieuaide et Jalouse de D.Foenkinos, tout deux nominés aux Césars 2018.

En tant que comédien/musicien, il co-écrit pour et avec les compagnies la vie brève, Coup de Pocker, Les Brigands, Le Balagan Retrouvé. Il joue entre autres dans Didon et Énée / Le Crocodile Trompeur, Orféo / Je suis mort en Arcadie (présenté au Musica de Strasbourg 2017), mis en scène par Jeanne Candel et Samuel Achache, Fugue mis en scène par Samuel Achache, Crack in the sky mis en scène par Judith Chemla, L'Oreille de Denys mis en scène par Jeanne Candel, et Alabama Song mis en scène par Guillaume Barbot créé à la Tempête en 2020 et dernièrement dans Baùbo – de l’art de n’être pas mort de Jeanne Candel (2023).

Il écrit et réalise Ce qui survit du murmure, une performance solo de 12h (musique, théâtre, installations - Festival – Surrealizm de Carcassonne, 2016), Chewing Gum Silence avec Antonin Tri Hoang et Samuel Achache, présenté en 2019 à la Philharmonie de Paris. Il réalise la création musicale de Les Analphabètes avec Lionel González et Gina Calinoiu (création février 2019 au TGP-Saint Denis), de YES ! mis en scène Vladislav Galard - compagnie Les Brigands (Théâtre de l’Athenée 2019), Le Bigraphe avec Anne-Emmanuelle Davy crée au Théâtre de Vanves en 2019. En 2022, il conçoit avec Jeanne Candel et Lionel González La nuit sera blanche d’après La Douce de Fédor Dostoïevski dans lequel il joue.

Entretien avec Lionel González

Qu’est-ce qui vous a conduit vers La Douce ?

Je fréquente Dostoïevski depuis longtemps, en tant que lecteur et comme homme de théâtre. Le premier spectacle que j’ai vu de Krystian Lupa (1), le metteur en scène qui m’a le plus inspiré, était Les Frères Karamazov, en 2000 au Théâtre de l’Odéon. Ce fut un choc. Plus tard, c’est Anatoli Vassiliev (2), avec qui j’ai beaucoup travaillé, qui m’a transmis les outils fondamentaux dont j’avais besoin pour aborder Dostoïevski. Ainsi lorsque j’ai fondé ma compagnie avec Gina Calinoiu, Le Balagan retrouvé, notre premier spectacle fut une adaptation du Joueur. En 2017, je devais jouer une adaptation du Rêve d’un homme ridicule au festival de Villerville. Au dernier moment, j’ai décidé de changer. C’est en feuilletant le Journal d’un écrivain que j’ai découvert La Douce et sa lecture m’a complètement bouleversé. J’ai répété quelques jours, et j’ai pu improviser la première moitié de la nouvelle devant le public du festival. C’était le début du chemin. C’est sûr, il y aurait une suite. Mais je ne voulais pas être seul. Je sentais le besoin d’une traversée plus polyphonique de l’œuvre.

Comment avez-vous conçu ce trio ?

Avec Jeanne Candel, nous faisons dialoguer nos chemins de recherche respectifs depuis de longues années. Nous avons beaucoup collaboré et sur plein de modalités différentes. Nos territoires de travail, apparemment hétérogènes, ont des racines communes très profondes. C’est en voyant son spectacle Demi-Véronique, que le désir de l’inviter sur cette création est né. Je voulais qu’elle vienne hanter la représentation, dans un geste plastique, un geste quasi-performatif à l’opposé de mon geste tout en parole. Quand nous avons visité cet espace du Terrier (salle du TGP-Saint-Denis) ensemble, elle a vu Loukeria, la servante, entrer et s’asseoir dans le fond du plateau, baigné d’une lumière du jour qui viendrait d’on ne sait où. Elle venait de commencer à écrire sa partition.

Quant à Thibault Perriard, notre dialogue a commencé sur la précédente création de la compagnie, Les Analphabètes. Son rapport à la musique, aux sons, sa façon d’occuper l’espace par ses installations, apportent toujours une dimension à mon travail, que je sais inatteignable sans lui. Il ouvre un accès direct à l’invisible de l’œuvre.

Jeanne et Thibault sont des artistes très libres et très autonomes. Ce sont des créateurs. On ne les dirige pas. Je les invite à écrire leurs gestes artistiques à mes côtés. Nous frottons nos territoires, les uns contre les autres, en espérant que des étincelles se produisent.

Propos recueillis par Olivia Burton, mars 2022

1 - Krystian Lupa est un metteur en scène né 1943 en Pologne.
2 - Anatoli Vassiliev est un metteur en scène et professeur de théâtre né en 1942 en Russie.

Création et tournée

Création au Théâtre Gérard Philipe du 6 au 22 avril 2022 tgp.theatregerardphilipe.com/spectacle/la-nuit-sera-blanche

Tournée du 11 au 18 octobre 2024 à la Comédie de Genève (8 représentations)

Accessibilité

Tous nos spectacles sont accessibles aux personnes en situation de handicap moteurs : dans nos deux salles, des emplacements spécifiques sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Pour toute la programmation, le dispositif « Souffleurs d’images » est disponible sur demande ici. Un souffleur bénévole décrit et souffle à l’oreille du spectateur aveugle ou malvoyant, les éléments qui lui sont invisibles le temps d’un spectacle.

Pour réserver et être accompagné dans votre venue : Bérengère Marchand, chargée de l’accueil des publics et des artistes (berengere@theatredelaquarium.net / 01 43 74 72 74)

Tarifs

≈ BILLET À L'UNITÉ
22€ la place
15€ demandeurs d’emploi l enseignants l plus de 65 ans
12€ moins de 26 ans l groupes à partir de 6 personnes l personnes en situation de handicap l détenteurs du pass 12e
10€ groupes scolaires du secondaire
13€ comités d’entreprise partenaires de Ticket théâtre(s) - uniquement via le site ticket-theatres.com
5€ enfant de moins de 10 ans

≈ PASS 2 ÉVÉNEMENTS ET + (hors tarif unique)
Pour une même soirée ou pour plusieurs rendez-vous distincts
Le PASS 2 événements tarif plein : 37€ et vos prochaines places à 15€
Le PASS 2 événements tarif réduit : 27€ et vos prochaines places à 12€
Les offres PASS sont individuelles et ne sont pas applicables à la répétition publique de Requiem Solaire

≈ BILLET SUSPENDU
Le billet suspendu à 12€ est un geste solidaire qui vise à offrir un billet à un inconnu. Le Théâtre de l'Aquarium s’engage à offrir cette place ou ces places de spectacle à l'un de ses partenaires du champ social.

Séances et réservations

Jeudi 18 janvier à 20h30
Vendredi 19 janvier à 20h30
Samedi 20 janvier à 20h30
Dimanche 21 janvier à 17h
Mercredi 24 janvier à 20h30
Jeudi 25 janvier à 20h30
Vendredi 26 janvier à 20h30
Samedi 27 janvier à 20h30
La nuit sera blanche © Christophe Raynaud de Lage
© Christophe Raynaud de Lage
La nuit sera blanche © Christophe Raynaud de Lage
© Christophe Raynaud de Lage
La nuit sera blanche © Christophe Raynaud de Lage
© Christophe Raynaud de Lage
La nuit sera blanche © Christophe Raynaud de Lage
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