Durée : 55 minutes
FUSÉES
Deux hommes, Kyril et Boris, sont perdus dans le cosmos. L’un sombre dans sa mélancolie, l’autre jouit de sa puissance. Une femme, passeuse entre des mondes, communique avec eux. Elle se fait tour à tour la voix de scientifiques, d'enfants passionnées de la vie dans l'espace et de l'ordinateur du vaisseau spatial... Elle raconte le monde qui s’émiette. Boris en pleure quand Kyril s’en moque. Plus l’un est fort, plus l’autre est faible et plus on rit !
Ces aventures galactiques, inspirées du film d'Andrej Ujica (1995), Out of the Present, se déploient autour du duo comique aux gestes héroïques ou amoindris diamétralement opposés. Les mélodies de Schütz, Bach, Tom Waits ou Schumann gravitent sur les notes d’un piano retourné ou d’une cithare bricolée.
La metteuse en scène Jeanne Candel et l’équipage de Fusées opèrent un jeu malicieux avec notre imagination : mimer les technologies de pointe, rejouer la conquête de l’espace avec les outils artisanaux du théâtre et de la musique. La scène devient alors le parfait espace pour faire advenir des éclats d’humanité et de beauté avec les moyens du bord. Un poème concret et jubilatoire pour conjurer les ténèbres.
Distribution / Production
Une création tout public de : Jeanne Candel, Vladislav Galard, Sarah Le Picard, Jan Peters et Claudine Simon
Mise en scène : Jeanne Candel
Avec (en alternance) : Margot Alexandre, Vladislav Galard, Sarah Le Picard, Jan Peters, Marc Plas et Claudine Simon
Scénographie : Jeanne Candel
Régie générale et construction petit théâtre : Sarah Jacquemot-Fiumani
Peinture toiles : Marine Dillard et Blandine Leloup
Peinture petit théâtre : Marie Maresca
Lumières et régie générale : Vincent Perhirin
Costumes : Constant Chiassai-Polin assisté de Sarah Barzic
Collaboration artistique : Marion Bois
Regard extérieur en tournée : Juliette Navis
Remerciements : Simon Delattre, Pascal Lobry, Erhard Stiefel et Simona Grassano
Production : la vie brève - Théâtre de l’Aquarium
Coproduction : TJP, CDN de Strasbourg – Grand Est ; Bonlieu, Scène nationale d’Annecy ; Malraux, Scène nationale Chambéry – Savoie ; Théâtre du Bois de l’Aune, Aix-en-Provence
Avec le soutien du Centre National de la Musique et de la SPEDIDAM
La presse
« Le talent de Jeanne Candel ne consiste pas seulement à créer le théâtre avec trois bouts de ficelle et des comédiens, c’est vrai, follement talentueux. Il est aussi de percer des brèches dans les perceptions, d’y immiscer ses visions artistiques et de placer le public dans un état de réception stratosphérique. » Joëlle Gayot - Le Monde
« C’est dans l’espace infini de nos imaginaires que ce spectacle nous propose de voyager, cet espace qui se déploie, souverain, dans l’enfance, cet espace que n’importe quel spectateur de théâtre, quel que soit son âge, a la jubilation de retrouver, le temps d’une représentation comme celle que ces Fusées nous offre. » Mathilde Wagman - FRANCE CULTURE / Lectures jeunesse
« Toujours sur le fil, entremêlant musique, pantomime, clownerie et théâtre, Jeanne Candel signe une fable burlesque qui n’en est pas moins philosophique. S'adressant autant aux petits qu’aux grands, elle met des étoiles dans les yeux des spectateurs et déride leurs zygomatiques. Moment suspendu et salvateur, Fusées est un impromptu qui se savoure sans modération ! » Olivier Frégaville - L’Œil d’Olivier
« Entre les bruitages à deux balles et les facéties tordantes sur un vaste plateau vide, on se laisse emporter à chaque instant par cette escapade galactique. » Mathieu Perez - LE Canard enchaîné
« Un théâtre ingénieux, artisanal et bricolé, fait main et fait maison, fabriqué à plusieurs – les interprètes étant, comme souvent, co-créateurs –, le contraire d’un produit manufacturé. Une pépite qui provoque l’hilarité de la salle et touche toutes les générations avec une générosité confondante.» Marie Plantin, sceneweb.fr
« Les tableaux s’enchaînent dans un à-peu-près volontaire. Ici, rien n’est caché. Tout se déploie à vue. Cet enchaînement de dérapages contrôlés ne se contente pas de divertir. Il engendre de la profondeur. Jamais démonstratifs, des éclats de tendresse se nichent dans les interstices du rire. Ils éclairent la beauté singulière d’êtres humains qui confrontent leur petitesse à l’appel de l’immensité. » Manuel Piolat Soleymat - La Terrasse
« Boris et Kyril (Vladislav Galard, en alternance avec Marc Plas, et Jan Peters) un duo de clowns de l’espace – ah, les duos de clowns ! – irrésistibles dans leur évolution en apesanteur qu’ils miment très simplement au ralenti donc, et avec leurs caractères propres, complémentaires voire antagoniques comme toujours dans ce genre de situation, vont occuper la plus grande partie du spectacle et véritablement faire un tabac. »Jean-Pierre Han - Frictions
« Jeanne Candel dit vouloir depuis toujours « expérimenter des processus de recherche très variés, des formes libérées de tout dogme car ancrées dans l’empirisme du plateau et son bricolage ». Bingo, on y est, en plein. Ça gargouille, ça roucoule, ça facéties, et youp. Ça vole haut sans oublier le bas. C’est bath comme disait Laïka en 1957. C’est ouf comme disaient des spectateurs en sortant de Fusées. » Jean-Pierre Thibaudat, Mediapart
« Ce Fusées, de et avec Vladislav Galard, Sarah Le Picard, Jan Peters et Claudine Simon, mis en scène par Jeanne Candel, disons-le tout de go, sans attendre le compte à rebours, nous aura mis le cœur en joie et en feu. » Nicolas Thevenot - UN FAUTEUIL POUR L'ORCHESTRE
Aller plus loin
Un petit théâtre pour parler de l'espace infini
Le personnage principal de notre première partie est le Théâtre, le lieu Théâtre entendu ici, pour moi, comme un espace pour l’imagination.
J’ai demandé à Sarah Fiumani de construire pour Fusées un théâtre miniature, un castelet de 1m sur 1,60m avec toute la machinerie adéquate (cintres, dessous, guindes, poulies, accroches, rideau de fer, toiles peintes), un théâtre praticable mais à une échelle réduite, pas seulement une maquette mais un lieu « solide » qui puisse accueillir des effets et certaines parties des corps des acteurs et actrices et dont l’aspect se rapproche des images des Movie Theaters photographiés par Yves Marchand & Romain Meffre aux États-Unis.
Ce petit théâtre « amoché », cette boîte de poésie, est animé par une petite troupe d’actrices et d’acteurs « blessés », une bande digne mais dont on voit qu’ils sont des grands accidentés de l’existence : ils sont élégants mais on perçoit qu’ils ont bras cassés, crâne bandé, jambe plâtrée. Cette troupe agonisante entre avec ce petit castelet et le fait « danser », l’anime, le remplit d’images bricolées, produit une danse des planètes et une tempête, un naufrage. C’est littéralement une danse du théâtre que je veux faire avec ce geste conduit par la musique !
Il s’agit pour moi, ici, de dire d’une manière allégorique la survivance absolue de l’art, du geste et du lieu du théâtre. Malgré les difficultés, les fragilités, les crises, le théâtre même si brinquebalant transporte sa puissance et son pouvoir d’évocation.
Cette mise en perspective est également pour moi le moyen de jouer très simplement du rapport à l’échelle : passer du micro-détail observé dans le castelet à son écho sur la scène du théâtre, d'une toile peinte dans le castelet à sa réplique à l’échelle 1 dans le grand lieu où nous sommes réunis. Ouvrir la question de la représentation de notre rapport à l’infini en passant par la miniature.
Jeanne Candel
Biographies
Jeanne Candel
Après des études de lettres modernes, Jeanne Candel entre au CNSAD où elle travaille, entre autres, avec Andrzej Seweryn, Joël Jouanneau, Muriel Mayette et Arpàd Schilling. De 2006 à 2011, elle collabore régulièrement avec Arpàd Schilling en Hongrie et en France dans différents laboratoires. C’est dans cet esprit de recherche qu’elle crée en 2009 la compagnie la vie brève. Avec sa bande d’acteurs-actrices et de créateurs-créatrices, elle met en scène : Robert Plankett(Artdanthé, 2010) ; Le Crocodile trompeur / Didon et Énée, co-mis en scène avec Samuel Achache, d’après l’opéra de Henry Purcell et d’autres matériaux (Théâtre des Bouffes du Nord, 2013 et repris en 2021) ; Le Goût du faux et autres chansons (Festival d’Automne à Paris, 2014) ; Orfeo / Je suis mort en Arcadie, co-mis en scène avec Samuel Achache, d’après Monteverdi (comédie de Valence, 2017) ; Demi-Véronique, ballet théâtral d’après la cinquième symphonie de Gustav Mahler co-créé et joué avec Caroline Darchen et Lionel Dray (Comédie de Valence, 2018) ; Tarquin, drame lyrique composé par Florent Hubert sur un livret de Aram Kebabjian (création au Nouveau théâtre de Montreuil - CDN, 2019). En janvier 2023, elle présente sa dernière création BAÙBO – de l’art de n’être pas mort d’après Buxtehude, Musil, Schütz et d’autres matériaux, premier spectacle créé au Théâtre de l’Aquarium qu’elle codirige (actuellement en tournée).
En 2016, elle est invitée à mettre en scène Brùndibar de Hans Krása à l’Opéra de Lyon, repris en mai 2024. En 2020, elle met en scène Hippolyte et Aricie de Jean-Philippe Rameau, sous la direction musicale de Raphaël Pichon avec l’ensemble Pygmalion (Opéra Comique) ; Le Viol de Lucrèce de Benjamin Britten, sous la direction de Léo Warynski (Opéra de Paris / Théâtre des Bouffes du Nord, 2021). En 2022, elle conçoit avec Lionel González et Thibault Perriard La Nuit sera blanche d’après La Douce de Fédor Dostoïevski dans lequel elle joue au Théâtre Gérard Philipe - CDN de Saint-Denis et présenté au Festival BRUIT.
Elle se passionne pour les créations in situ, dont le moteur de création repose sur le fait d’extirper des récits, des histoires inconscientes à partir de lieux préexistants : Nous brûlons, une histoire cubiste, spectacle itinérant dans les recoins du village de Villeréal (2010) ; Some kind of monster, une création sur un terrain de tennis (Villeréal, 2012) ; Dieu et sa maman, une performance dans une église déconsacrée de Valence, remplie de canoë-kayak, créée et jouée avec Lionel Dray (Festival Ambivalences, 2015) ; TRAP, une performance dans les dessous du théâtre de la Comédie de Valence et dans les archives départementales de la ville (2017).
Depuis juillet 2019, elle codirige avec Marion Bois et Élaine Méric le Théâtre de l’Aquarium, lieu de création dédié à l’enchevêtrement du théâtre et de la musique.
Vladislav Galard
Comédien diplômé en 2004 du CNSAD, Vladislav Galard travaille à sa sortie avec Jean-Baptiste Sastre et joue dans Léonce et Léna de Büchner puis dans Un chapeau de paille d’Italie de Labiche, créés au Théâtre national de Chaillot. Il joue aussi sous la direction de Sylvain Creuzevault dans Notre Terreur à la Colline - Théâtre national et de Frank Castorf à l’Odéon - Théâtre de l'Europe dans La Dame aux camélias.
Violoncelliste, il entame un compagnonnage avec Jeanne Candel et Samuel Achache. Il joue dans Le Crocodile trompeur / Didon et Énée d'après Purcell au Théâtre des Bouffes du Nord et dans Orfeo / Je suis mort en Arcadie, d’après Monteverdi (comédie de Valence, 2017), mis en scène par Jeanne Candel et Samuel Achache, dans Le Goût du faux et autres chansons puis Fugue mis en scène par Samuel Achache. Il poursuit dans le théâtre musical en mettant en scène avec Bogdan Hatisi Un soir de réveillon de Moretti en 2017 au cabaret La Nouvelle Ève, puis Yes ! de Maurice Yvain, en 2020 au Théâtre de l'Athénée, Le Philtre d'amour, avec Aurore Bucher, et enfin Dans le cerveau de Maurice Ravel, coécrit avec Julien Fisera, création sur les dernières années du compositeur.
Il reprend sa collaboration avec Sylvain Creuzevault et joue Les Démons puis Les Frères Karamazov de Dostoïevski à l’Odéon puis enchaîne avec Esthétique de la résistance d'après Peter Weiss avec les élèves du TNS puis Edelweiss (France Fascisme) à l'Odéon toujours. Dernièrement, il entreprend avec Marc Lainé et La Comédie de Valence un cycle « Liliane et Paul », avec Nos paysages mineurs puis En finir avec leur histoire.
Sarah Le Picard
Actrice, Sarah Le picard a reçu sa formation au Conservatoire du 5ème arrondissement de Paris.
À sa sortie en 2006, elle travaille sous la direction de Brigitte Jaques-Wajeman qu’elle retrouve depuis régulièrement (Tartuffe, Tendre et cruel, Madame Klein). Elle rejoint la compagnie la vie brève et travaille comme actrice sous la direction de Jeanne Candel (Robert Plankett, Nous brûlons, Le Goût du faux et autres chansons) puis elle entame une collaboration artistique avec Samuel Achache comme dramaturge (Fugue, Hansel et Gretel) mais aussi comme actrice dans Songs et récemment dans Sans Tambour créé au Festival d’Avignon en 2022.
Elle travaille sous la direction de l’artiste Valérie Mrejen pour son spectacle Les 3 hommes vertes depuis 2020. Son travail de mise en scène se poursuit avec les créations de Maintenant l’Apocalypse, qu’elle crée et joue avec Nans Laborde-Jourdáa en 2017. En 2020, elle crée le spectacle Cherche et trouve avec Chloé Perarnau et l’Orchestre national de Montpellier puis Variété au Théâtre du Rond-Point en 2021.
Au cinéma, elle travaille sous la direction, entre autres, d’Elie Wajeman (Alyah, Les Anarchistes, Médecin de nuit), Michel Leclerc (La Lutte des classes, Les Goûts et les Couleurs), Guillaume Senez (Nos batailles), Mia Hansen-Love (Un beau matin) et Brigitte Sy (Le Bonheur est pour demain).
À la télévision, elle joue notamment dans la série Quadra, dirigée par Melissa Drigeard et Isabelle Doval et L’Opéra, une série créée pour OCS par Cécile Ducroq, sous sa direction et celle de Stéphane Demoustier.
Jan Peters
Jan Peters, né en Allemagne, vit et travaille entre Paris et Berlin. À 19 ans, il vient en France où il commence à pratiquer le théâtre. Il intègre l'École Régionale d'Acteurs de Cannes et de Marseille (ERACM) où il travaille notamment sous la direction d'Anne Alvaro, David Lescot et Jean-Pierre Vincent.
La rencontre avec Jeanne Candel à l'occasion de sa première mise en scène Robert Plankett, en 2011, marquera le début d'une longue série de collaborations. Il joue sous sa direction dans Villégiature (mis en scène par Thomas Quillardet et Jeanne Candel), Le Crocodile trompeur / Didon et Énée (mis en scène par Jeanne Candel et Samuel Achache), Le Goût du faux et autres chansons (mis en scène par Jeanne Candel), Orfeo / Je suis mort en Arcadie (mis en scène par Jeanne Candel et Samuel Achache). En 2023, à nouveau aux côtés de Jeanne Candel, il l'accompagne cette fois en tant que collaborateur artistique sur la création de BAÙBO – de l'art de n'être pas mort. Dans le cadre d'un projet d'éducation et de sensibilisation artistique en milieu scolaire, L'Ouvroir, porté par la vie brève – Théâtre de l’Aquarium, il mène des ateliers de théâtre auprès des lycées et CFA franciliens.
Il joue aussi au Festival d'Avignon dans Lewis vs. Alice d'après Lewis Carroll sous la direction de Macha Makeieff en 2019. Depuis 2021, il se forme à la pratique thérapeutique du psychodrame à Berlin. Il y travaille en tant que coach. En 2023, il fonde la Cie Buissonnière aux côtés de la comédienne Marie Dompnier avec qui il coécrit et met en scène la pièce de théâtre musicale Mémoire Courte qui sera créée aux Plateaux Sauvages à Paris en mars 2025.
Claudine Simon
L’artiste Claudine Simon est pianiste et développe un travail de création sonore qui expérimente la facture et les capacités de son instrument. Musicienne polyvalente, elle manifeste un goût pour les écritures de frontières entre musique, danse et théâtre.
Formée au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris auprès de Jean-François Heisser, Marie-Josèphe Jude et Pierre-Laurent Aimard, elle fait de nombreuses rencontres qui nourriront son parcours et sa pratique artistique. Comme soliste ou chambriste, elle se produit à l’Opéra de Lyon, La Roque d’Anthéron, l’Opéra Comique, la Cité de la Musique, l’Hôtel National des Invalides, aux Festivals de Tautavel, d’Aix-en-Provence, lors de tournées en Europe et à l’étranger, notamment en Inde ou en Chine.
Elle s’engage à défendre autant les œuvres du répertoire que celles des compositrices et compositeurs d’aujourd’hui. Dans le même temps, son travail de création se centre sur la conception de formes scéniques qui lui permettent d’interroger son rapport à l’instrument.
En 2021, elle crée Pianomachine, solo chorégraphié dans lequel se rejoue la relation musicien-instrument avec un piano hybridé par des machines. Un dispositif électromécanique intervient au cœur du piano, de sa structure et lui permet de travailler dans ses entrailles.
En 2023, elle crée Anatomia, pièce sonore et plasticienne dans laquelle se décompose un piano ainsi qu'une scène de récital romantique.
Elle est lauréate de l’appel Mondes Nouveaux du Ministère de la Culture et reçoit l’aide à l’écriture de la Fondation Beaumarchais-SACD, des commandes du GMEM - Centre National de Création Musicale à Marseille, du Césaré-CNCM à Bétheny. Ses créations sont diffusées aux Bouffes du Nord, dans les Scènes Nationales (Orléans, Chambéry, Vandœuvre-lès-Nancy), dans les Opéras (Lyon, Reims, Dijon), au Festival Musica à Strasbourg et dans les Centres Nationaux de Création Musicale (CNCM).